Après un brillant début de règne, Henri VIII Tudor (1491-1547) dévoie considérablement la fonction royale. Peu d’actions d’ordre privé auront eu autant de conséquences sur la vie d’un pays et de ses habitants que son divorce d’avec Catherine d’Aragon. Fou de rage après le refus du pape d’annuler son mariage, Henri VIII initie le schisme entre l’Église d’Angleterre et celle de Rome, avec pour aboutissement la création de l’Église anglicane.  Obsédé par l’idée d’avoir un héritier mâle, il se remarie cinq fois et fait exécuter deux de ses épouses. Son pouvoir est absolu : il élimine tous ses opposants, affaiblit la noblesse, suscite la discorde et alimente les complots. Avide de fastes et de rituels guerriers, le roi vide les caisses du royaume.  Pourtant, Henri VIII n’en reste pas moins un souverain moderne, permettant à des hommes du peuple comme Cromwell et Wolsey d’accéder aux plus hautes responsabilités – quitte à les condamner à mort plus tard.