Le 12 septembre 2002, à 15h45, Yohann, 21 ans, fait une chute de parapente. Fini le temps de l’insouciance. Séisme dans le cocon familial. Mais, après l’accident, les rêves et la vie continuent. Yohann veut devenir un champion, il est aujourd’hui membre de l’équipe de France de ski handisport. Tony, expert dans une agence immobilière, consacre presque tout son temps libre à son frère aîné. Il l’entraîne, s’occupe de son matériel, exige des résultats : « Pour l’instant, il ne m’a rien prouvé, je n’ai pas de podium, j’ai rien, j’ai des courses ratées… » Yohann, porté par les siens, est plein de vie et de projets. Il a créé une société proposant des séjours touristiques à la montagne aux personnes handicapées. Aujourd’hui comme hier, la famille est centrée sur lui. Il reconnaît avoir toujours eu besoin de cette attention constante. Une aventure familiale qui demande beaucoup d’énergie et n’est pas sans provoquer quelques blessures intimes. Comment Tony vit-il le handicap de son frère ? A 18 ans, il a dû assumer sa normalité face à la souffrance de Yohann. Une épreuve qu’il a alors vécue loin de ses parents et de Lucie, la discrète petite soeur. Pendant les entraînements, les compétitions sportives, lors des réunions de famille, les réalisateurs se tournent vers ceux qui entourent Yohann. Ainsi, ils tirent les fils invisibles qui se sont tissés entre les deux frères, où s’enchevêtrent amour fraternel, culpabilité, désaccords et non-dits car, « dans une famille qui est touchée par le handicap, sur le handicap il y aura toujours quelque chose qui sera dit différemment, ce sera un sujet très délicat à aborder », reconnaît Tony.