Comment la politique étrangère de Fidel Castro n’a cessé de surprendre ses ennemis comme ses alliés. En deux parties et avec des acteurs de premier plan, une exploration de plus d’un demi-siècle de relations entre La Havane et le reste du monde. La Havane, 1er janvier 1959. Le dictateur Fulgencio Batista s’enfuit en avion à Saint-Domingue. Le lendemain, les maquisards barbus (barbudos) de la révolution cubaine, menés par Fidel Castro, pénètrent dans la capitale. Castro et Che Guevara sont déterminés à délivrer leur île de toute domination étrangère et à faire de Cuba l’avant-garde des luttes de libération nationale et anti-impérialistes d’Afrique et d’Amérique latine. Le Líder Maximo à l’éternelle tenue militaire soutient Ben Bella en Algérie, envoie des troupes en Angola (près de 50 000 hommes !), au Congo et en Bolivie (où le Che sera assassiné). Mais prise en tenaille dans le contexte de la guerre froide, Cuba n’en finit plus de s’attirer les foudres des États-Unis et de ses alliés, devant composer avec l’encombrant soutien de l’URSS, qui dissémine bientôt des missiles nucléaires sur son sol. C’est l’histoire d’un petit pays qui rêva de bouleverser un ordre mondial où il ne pouvait trouver sa place. Entre coups de force et stratégies parfois déconcertantes, le turbulent pouvoir castriste a réussi à donner à Cuba l’aura d’une grande puissance ? à défaut d’en avoir le poids ?, symbolisée par sa résistance acharnée aux pressions américaines. À l’occasion du 60e anniversaire de la révolution cubaine, ce film en deux parties raconte l’incroyable aventure diplomatique de ces folles années, par la bouche même de ceux qui l’ont vécue, soutenue ou combattue. Dirigeants (Fidel Castro, à la faveur d’entretiens inédits, ou encore Bill Clinton), ministres, membres des services de renseignements, diplomates cubains, américains ou russes dévoilent les coulisses et les négociations secrètes de cette quête d’indépendance qui a longtemps tenu le monde en haleine. Documentaire de Mick Gold