En Asie et au Moyen-Orient, dans l’intimité de familles impunies, plus de quinze millions de domestiques sont victimes d’esclavage. Corvéables à merci, maltraitées, parfois violées, ces femmes sont les sacrifiées invisibles de l’économie mondiale. Etats, institutions : personne n’a intérêt à ce que cela change. En Allemagne, des Polonaises payées une misère s’occupent sans limite horaire des personnes âgées que l’Etat délaisse. A Hong Kong, 18% de maids sont maltraitées. Et aux Philippines, l’argent que ces femmes renvoient au pays est si précieux que l’Etat les défend mal contre les traditions scandaleuses du Moyen-Orient : passeports confisqués par les patrons, femmes violentées et sans recours juridique. Des milliardaires du Golfe exportent ces pratiques à Londres, qui ferme les yeux.