Toulouse, 21 septembre 2001. A 10h17, une forte explosion retentit aux portes de la ville. La confusion est extrême, les standards téléphoniques des secours saturent, les pompiers sont submergés sous les informations contradictoires. A mesure que la fumée orange envahit les quartiers de la ville, un seul bruit s’impose : c’est l’usine AZF, propriété d’une filiale de Total, qui vient d’exploser. Le bilan est terrible, 31 morts, des milliers de blessés et des milliers de riverains sont sinistrés. L’explosion s’étant produite dix jours à peine après le 11 septembre, les rumeurs les plus folles commencent à circuler. Attentat terroriste, bombe datant de la seconde guerre mondiale, arc électrique, météorite, ovni… En fait, l’enquête met rapidement en lumière une hypothèse moins fantaisiste : l’accident industriel. Dès lors, Total et sa gestion de l’usine sont pointés du doigt. Comment cette usine classée Seveso seuil haut pouvait-elle voisiner des quartiers très habités, deux lycées, un hôpital psychiatrique, un centre commercial ? Quand les portes de l’ONIA (ex-AZF) ont ouvert, à la faveur du traité de Versailles dans l’entre-deux-guerres, Toulouse était alors une zone agricole et l’usine, exemplaire jusqu’à la catastrophe a contribué à faire de la ville rose le pôle pétrochimique renommé qu’elle est désormais. Le drame d’AZF a fait prendre conscience à l’Etat que des agglomérations vivaient avec une épée de Damoclès : le risque industriel. Dès 2003, la loi sur les Plans de Prévention de Risques Industriels et Technologiques met en place des plans visant à responsabiliser les collectivités territoriales et les industries et anticiper de nouveaux drames. Mais qu’en est-il vraiment ? Un documentaire de Sonia Gonzalez.